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G’day mates,

Nous laissons derrière nous le paysage des Flinders et sa faune abondante pour entrer en plein cœur rouge de l’Australie, au milieu d’une terre inhabitée à des centaines de kilomètres à la ronde, via la légendaire Oodnadatta Track. Cette piste suit l’ancienne ligne télégraphique de l’Overland Telegraph et la Great Northern Railway une ligne ferroviaire abandonnée – d’ailleurs, les rails ont même disparu des ponts. A Maree (aujourd’hui 100 habitants), jadis centre vital pour les chameliers afghans et le Great Northern Railway, on trouve encore quelques vieilles locomotives du Commonwealth.

Oodnadatta Track

Oodnadatta Track – Dunes de sable

« Moi je traîne dans le désert depuis plusieurs jours / Et déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour » aurait-on pu chanter en duo avec Jean-Patrick Capdevielle (Quand t’es dans le désert) ! D’abord des dunes de sable d’un rouge timide à perte de vue sur lesquelles arrive à prospérer une flore surprenante et puis soudain le premier mirage surgit: le lac Eyre, un lac immense occupant une surface de plus de 8000 km², qui est le plus souvent… à sec. Situé à 12 mètres en dessous du niveau de la mer, il y tombe moins de 125 millimètres d’eau par an… on ne voit que du sel à perte de vue. Allez, je mets mon p’tit grain d’sel pour vous dire que le poids de la couche de sel sur le lac Eyre est estimé à quelques … 400 millions de tonnes. UNBELIEVABLE… Difficile à imaginer, non ?

On croit encore rêver en découvrant les Mound Springs, véritables curiosités dans cette immensité blanche et saline… De petits étangs d’environ 2 mètres de diamètre, entourés d’une couronne de végétation où l’eau sort par résurgence … surréaliste ! Mais il est maintenant temps de rejoindre William Creek, le dinkum Back o’ Bourke dans sa définition la plus fidèle (Dinky-di: un trou, quoi !): population: 2 et un chien à moitié dingo (c’est-à-dire croisé avec un dingo !). Lorsque l’on se retrouve dans l’unique l’hôtel-station-service-magasin-bar-restaurant, on a comme l’impression de passer dans un autre temps. Les murs de la salle du restaurant, où nous avons dégusté à deux un steak de bœuf de 1 kg (sinon en individuel les steaks font 600 g) sont décorés de photos de rodéo, de têtes de buffles et de peaux de vaches… Au bar, des milliers de cartes de visites, permis de conduire, cartes d’identités témoignent de la visite de nombreux visiteurs de passage car toute autre forme de civilisation se trouve à plus de 200 kms… Et là, au milieu de nulle part dans un calme absolu, le coucher de soleil n’en est que plus grandiose.

Oodnadatta Track

Oodnadatta Track – Paysage de dunes

Reprise de l’Oodnadatta Track; le sable se fait de plus en plus rouge et le paysage de dunes est à nouveau notre compagnon de route agrémenté de quelques « trous d’eau boueux » avec une terre craquelée, de dragons traversant rapidement la piste (ariba, ariba) et de carcasses de voiture. En arrivant à Coober Pedy, le désert devient soudain criblé de trous qui jouxtent des monticules de terres colorées… il paraît que la ville en compterait plus d’un million. La raison de ce paysage étrange, la fièvre de l’opale qui a fait de cette ville une capitale minière. Bien sûr, une visite de mine s’impose: casques sur la tête, on déambule dans la mine souterraine; on a même le droit de fouiller les gravats laissés par les mineurs à la recherche d’un bout de pierre précieuse ! Cette ville semble figée dans le temps: les trous sont restés tels quels, certaines machines d’extraction attendent que le temps les achève et les gens… c’est la grande question: où sont les gens ? Nous avons bien trouvé quelques aborigènes vivant dans la rue, quelques touristes se déplaçant d’une boutique d’opales à une autre mais les «vrais» habitants semblent avoir déserté la ville. C’est vrai que l’autre spécificité de Coober Pedy est ses habitations troglodytes (les dugouts) qui permettent de conserver une température égale à 22°C quel que soit la chaleur de l’extérieur… car il peut faire jusqu’à 50°C en été. D’ailleurs, le nom de la ville vient de la déformation de l’expression aborigène « Kupa Piti » qui signifie « le terrier de l’homme blanc ». On peut découvrir disséminés dans la ville des églises troglodytes, the underground bookstore, le bar underground… surprenant 🙂

The Breakaways

The Breakaways

L’arrière-pays, notamment le paysage aride et lunaire des Breakaways et de la Moon Plain, a attiré de nombreux cinéastes: une toile de fond colorée idéale pour des films de science-fiction apocalyptiques. Nous avons pu, entre autre découvrir le Castle – non, je ne jouerai pas les béni-oui-oui en dévoilant les deux réponses de Beckett de la saison 6 – formation rocheuse blanche et ocre rendue célèbre par Mad Max III et Priscilla, folle du désert. D’autres films comme Planète rouge, Pitch Black ou Le sang des héros, ont utilisé les paysages comme toile de fond et la population locale comme figurants ! A une centaine de kilomètres de là, se cache Painted Desert où là aussi les couleurs de roche sont splendides: jaune, marron, orange… ces « traces de peinture » sont en réalité des couches de petits cailloux formés depuis la roche et dispersés au cours du temps.

 

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